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Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 4.djvu/428

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46e. — page 93.

Ils entonnent le bardit.

« Sunt illis hæc quoque carmina, quorum relatu, quem barditum vocant, accendunt animos, futuræque pugnæ fortunam ipso cantu augurantur. Terrent enim trepidantve, prout sonuit acies. » (Tacit., de Mor. Germ., III.)

Saxo Grammaticus, l’historien de la Suède, Olaüs Wormius, dans sa Litteratura runica, nous ont conservé plusieurs fragments de ces chants des peuples du Nord, dont Charlemagne avoit fait faire un recueil. J’ai imité ici le chant de Lodbrog, en y ajoutant un refrain et quelques détails sur les armes, appropriés à mon sujet :

Pugnavimus ensibus…, etc., etc.
Virgo deploravit matutinam lanienam,
Multa præda dabatur feris.
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.............
Quid est viro forti morte certius ? etc.
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Vitæ elapsæ sunt horæ ;
Ridens moriar…

Il y a bien loin de ces vers à ceux d’Homère et de Virgile, rappelés dans Les Martyrs.


47e. — page 93.

Victoire à l’empereur !

Le cri du soldat romain en commençant la bataille s’appeloit barritus ; il étoit soumis à de certaines règles, et il y avoit des maîtres pour l’enseigner, comme parmi nous des maîtres d’armes.


48e. — page 94.

Le roi chevelu.

Grégoire de Tours parle à tout moment de la chevelure des rois de la première race. Saint-Foix ayant rassemblé les autorités, je les donne ici sous son nom.

« Les Francs, dit l’auteur des Gestes de nos Rois, élurent un roi chevelu, Pharamond, fils de Marcomir. » — « Les Francs, dit Grégoire de Tours, ayant passé le Rhin, s’établirent d’abord dans la Tongrie, où ils créèrent par cantons et par cités des rois chevelus. Il raconte dans un autre endroit que le jeune Clovis, fils de Chilpéric, ayant été poignardé et jeté dans la Marne