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Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 4.djvu/427

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41e. — page 92.

Trois sorcières en lambeaux faisoient sortir de jeunes poulains d’un bois sacré.

Il y a ici une réunion de plusieurs choses. Selon Tacite, les Germains accordoient l’esprit de divination aux femmes ; les Gaulois, comme nous le verrons par la suite, avoient leurs druidesses : ces druidesses se changèrent ensuite en fées (fatidicæ), en sorcières, etc. : de là les sorcières de Macbeth. Quant aux augures tirés de la course des chevaux, Tacite est mon garant : « Proprium gentis equorum quoque præsagia ac monitus experiri. Publice aluntur iisdem nemoribus ac lucis candidi, et nullo mortali opere contacti, quos pressos sacro curru sacerdos ac rex vel princeps civitatis comitantur, hinnitusque ac fremitus observant. » (Tacit., de Mor. Germ., x.) Pour le dieu Tuiston, c’est encore Tacite. « Celebrant carminibus antiquis Tuistonem deum. » (Id., ii.)


42e. — page 93.

Quand nous aurons vaincu mille guerriers francs.

Mille Francos, mille Sarmatas semel occidimus ;
Mille, mille, mille, mille, mille Persas quærimus.

(Flav. Vopisc., in Vit. Aurel. 7.)


43e. — page 93.

Les Grecs répètent en cœur le Pœan.

Le Pœan, chez les Grecs, étoit à proprement parler un chant ou un hymne quelconque. Il est pris ici pour le chant du combat ; on le trouve comme tel dans la Retraite des Dix Mille et ailleurs.


44e. — page 93.

L’hymne des druides.

C’est le chant des bardes. Tout ce qu’on a dit sur les bardes de notre temps est un roman qu’une phrase de Strabon, copiée par Ammien Marcellin, et deux ou trois phrases de Diodore, ont produit. « Bardi qui de laudationibus rebusque poeticis student. » (Strab., lib. IV.)


45e. — page 93.

Ils serrent leurs boucliers contre leur bouche.

« Nec tam voces illæ quam virtutis concentus videntur. Affectatur præcipue asperitas soni, et fractum murmur, objectis ad os scutis, quo planior et gravior vox repercussu intumescat. » (Tacit., de Mor. Germ., iii.)