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Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 4.djvu/430

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54e. — page 95.

À la quenouille d’une reine des barbares.

Quant on ouvrit à Saint-Denis le tombeau de Jeanne de Bourbon, épouse de Charles V, on y trouva un reste de couronne, un anneau d’or, des débris de bracelets ou chaînons, un fuseau ou quenouille de bois doré à demi pourri, des souliers de forme très-pointue, en partie consumés, brodés en or et en argent.


55e. — page 95.

Comme les Gaulois suspendent des reliques aux rameaux du plus beau rejeton d’un bois sacré.

Les anciens non-seulement suspendoient des offrandes aux arbres, mais ils y attachoient des colliers, comme fit Xerxès, qui mit un collier d’or à un beau platane. Florus raconte qu’Arioviste le Gaulois promit à Mars un collier fait de la dépouille des Romains. Peloutier observe très-ingénieusement que Mars étoit le même que le Jupiter gaulois, dont le simulacre étoit un grand chêne, selon Maxime de Tyr. (Peloutier, livre IV, chap. II, page 213, et livre iii, chap. IV, page 22.)


56e. — page 95.

D’Hercule le Gaulois.

Les premières éditions portent Mars : j’ai mis Hercule, comme plus caractéristique du culte des Gaulois. (Voy. Lucien, in Hercul. gallic.)


57e. — page 95.

Jeune brave, tu mérites d’emporter, etc.

Teutatès étoit un dieu des Gaulois. Les blessures étoient une marque de gloire. Quant à la dernière partie de la phrase, il paroîtroit par les Edda, par un passage de Procope sur les Goths, par le témoignage de Solin, que les barbares du Nord se tuoient ou se faisoient tuer lorsqu’ils étoient arrivés à la vieillesse ; mais on n’a pas là-dessus d’assez bonnes autorités. Il est certain que César, Tacite, Strabon, Diodore, gardent le silence à ce sujet : ainsi je suis plutôt une tradition qu’un fait historique.


58e. — page 96.

Je ne crains qu’une chose, etc.

C’est la réponse des députes gaulois à Alexandre. (Arrien, lib. i, cap. i.)