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Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 4.djvu/492

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43e. — page 158.

Des monceaux de pierres élevés de loin à loin.

« Nous traversâmes, dit encore le père Siccard, le chemin des Anges ; c’est ainsi que les chrétiens appellent une longue traînée de petits monceaux de pierres dans l’espace de plusieurs journées de chemin : cet ouvrage… servoit autrefois pour diriger les pas des anachorètes… car le sable de ces vastes plaines, agité par les vents, ne laisse ni sentier ni trace marquée. » (Lettr. édif., tom. V, pag. 29.)


44e. — page 159.

L’ombre errante de quelques troupeaux de gazelles, etc. ; jusqu’à l’alinéa.

« Les vestiges de sangliers, d’ours, d’hyènes, de bœufs sauvages, de gazelles, de loups, de corneilles, paroissent tous les matins fraichement imprimés sur le sable. » (Le père Siccard, Lettr. édif., tom. V, p. 41.) J’ai souvent entendu la nuit le bruit des sangliers qui rongeoient des racines dans le sable : ce bruit est assez étrange pour m’avoir fait plus d’une fois interroger mes guides. Quant au chant du grillon, c’est une petite circonstance si distinctive de ces affreuses solitudes, que j’ai cru devoir la conserver. C’est souvent le seul bruit qui interrompe le silence du désert libyque et des environs de la mer Morte ; c’est aussi le dernier son que j’aie entendu sur le rivage de la Grèce, en m’embarquant au cap Sunium pour passer à l’île de Zéa. Peindre à la mémoire le foyer du laboureur, dans ces plaines où jamais une fumée champêtre ne vous appelle à la tente de l’Arabe ; présenter au souvenir le contraste du fertile sillon et du sable le plus aride, ne m’ont point paru des choses que le goût dût proscrire, et les critiques que j’ai consultés ont tous été d’avis que je conservasse ce trait.


45e. — page 159.

Il enfonçoit ses naseaux dans le sable.

Tous les voyageurs ont fait cette remarque, Pococke, Shaw, Siccard, Niebuhr, M. de Volney, etc. J’ai vu souvent moi-même les chameaux souffler dans le sable sur le rivage de la mer, à Smyrne, à Jaffa et à Alexandrie.


46e. — page 159.

Par intervalle, l’autruche poussoit des sons lugubres.

Sorte de cri attribué à l’autruche par toute l’Écriture. (Voyez Job et Michée.)