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Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 5.djvu/103

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des Turcs : c’est la seule chose intéressante de sa relation.

L’abbé Fourmont109 alla, par ordre de Louis XV, chercher au Levant des inscriptions et des manuscrits. Je citerai dans l’ Itinéraire quelques-unes des découvertes faites à Sparte par ce savant antiquaire. Son voyage est resté manuscrit, et l’on n’en connaît que des fragments : il serait bien à désirer qu’on le publiât, car nous n’avons rien de complet sur les monuments du Péloponèse.

Pococke110 visita Athènes en revenant de l’Égypte ; il a décrit les monuments de l’Attique avec cette exactitude qui fait connaître les arts sans les faire aimer.

Wood111, Hawkins et Bouveric faisaient alors leur beau voyage en l’honneur d’Homère.

Le premier voyage pittoresque de la Grèce est celui de Leroi112. Chandler accuse l’artiste français de manquer de vérité dans quelques dessins ; moi-même je trouve dans ses dessins des ornements superflus : les coupes et les plans de Leroi n’ont pas la scrupuleuse fidélité de ceux de Stuart ; mais, à tout prendre, son ouvrage est un monument honorable pour la France. Leroi avait vu Lacédémone, qu’il distingue fort bien de Misitra et dont il reconnut le théâtre et le dromos.

Je ne sais si les Ruins of Athens, de Robert Sayer113, ne sont point une traduction anglaise et, une nouvelle gravure des planches de Leroi ; j’avoue également mon ignorance sur le travail de Pars, dont Chandler fait souvent l’éloge.

L’an 1761, Stuart enrichit sa patrie de l’ouvrage si connu sous le titre de Antiquities of Athens : c’est un grand travail, utile surtout aux artistes, et exécuté avec cette rigueur de mesures dont on se pique aujourd’hui ; mais l’effet général des tableaux n’est pas bon : la vérité qui se trouve dans les détails manque dans l’ensemble : le crayon et le burin britanniques n’ont point assez de netteté pour rendre les lignes si pures des monuments de Périclès ; il y a toujours quelque chose de vague et de mou dans les compositions anglaises. Quand la scène est placée sous le ciel de Londres, ce style vaporeux a son agrément, mais il gâte les paysages éclatants de la Grèce.

Le Voyage de Chandler114, qui suivit de près les Antiquités de Stuart, pourrait dispenser de tous les autres. Le docteur anglais