Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 5.djvu/111

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sacré. Elle découvrit encore trois croix, dont l’une se fit reconnaître à des miracles pour la croix du Rédempteur156. Non seulement on bâtit une magnifique église auprès du Saint-Sépulcre, mais Hélène en fit encore élever deux autres : l’une sur la crèche du Messie à Bethléem, l’autre sur la montagne des Oliviers, en mémoire de l’Ascension du Seigneur157. Des chapelles, des oratoires, des autels, marquèrent peu à peu tous les endroits consacrés par les actions du Fils de l’Homme : les traditions orales furent écrites et mises à l’abri de l’infidélité de la mémoire.

En effet Eusèbe, dans son Histoire de l’Église, dans sa Vie de Constantin, et dans son Onomasticum urbium et locorum sacrae Scripturae, nous décrit à peu près les saints lieux tels que nous les voyons aujourd’hui. Il parle du Saint-Sépulcre, du Calvaire, de Bethléem, de la montagne des Oliviers, de la grotte où Jésus-Christ révéla les mystères aux apôtres158. Après lui vient saint Cyrille, que j’ai déjà cité plusieurs fois : il nous montre les stations sacrées telles qu’elles étaient avant et après les travaux de Constantin et de sainte Hélène ; Socrate, Sozomène, Théodoret, Evagre, donnent ensuite la succession de plusieurs évêques depuis Constantin jusqu’à Justinien : Macaire159, Maxime160, Cyrille161, Herennius, Héraclius, Hilaire162, Jean163, Salluste, Martyrius, Elie, Pierre, Macaire II164, et Jean165, quatrième du nom166.

Saint Jérôme, retiré à Bethléem vers l’an 385, nous a laissé en divers endroits de ses ouvrages le tableau le plus complet des lieux saints167. " Il serait trop long, dit-il dans une de ses lettres168, de parcourir tous les âges depuis l’Ascension du Seigneur jusqu’au temps où nous vivons, pour raconter combien d’évêques, combien de martyrs, combien de docteurs sont venus à Jérusalem ; car ils auraient cru avoir moins de piété et de