Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 5.djvu/117

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de la collection Gesta Dei per Francos ne nous laissent rien ignorer de la Terre Sainte. Benjamin de Tudèle passa en Judée vers l’an 1173.

Lorsque Saladin eut repris Jérusalem204 sur les Croisés, les Syriens rachetèrent par une somme considérable l’église du Saint-Sépulcre205 ; et malgré les dangers de l’entreprise, les pèlerins continuèrent à visiter la Palestine.

Phocas, 1208206, Willebrand d’Oldenbourg, en 1211, Jacob Vetraco ou de Vetri, en 1231207, Brocard, religieux dominicain, en 1283208, reconnurent et consignèrent dans leurs voyages tout ce qu’on avait dit avant eux sur les lieux saints.

Pour le XIVe siècle, nous avons Ludolphe209, Maudeville210 et Sanuto211 ;

Pour le XVe, Breidenbach212, Tuchor213, Langi214 ;

Pour le XVIe, Heyter215, Salignac216, Pascha217, etc.

Pour le XVIIe, Cotovic, Nau, et cent autres.

Pour le XVIIIe, Maundrell, Pococke, Shaw et Hasselquist218.

Ces voyages, qui se multiplient à l’infini, se répètent tous les uns les autres, et confirment les traditions de Jérusalem de la manière la plus invariable et la plus frappante.

Quel étonnant corps de preuves en effet ! Les apôtres ont vu Jésus-Christ ; ils connaissent les lieux honorés par les pas du Fils de l’Homme ; ils transmettent la tradition à la première Église chrétienne de Judée ; la succession des évêques s’établit, et garde soigneusement cette tradition sacrée. Eusèbe paraît, et l’histoire des saints lieux commence ; Socrate, Sozomène, Théodoret, Evagre,