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PRÉFACE


DE LA TROISIÈME ÉDITION



J’ai revu le style de cet Itinéraire avec une attention scrupuleuse, et j’ai, selon ma coutume, écouté les conseils de la critique. On a paru désapprouver généralement les citations intercalées dans le texte ; je les ai rejetées à la fin de chaque volume : débarrassé de ces richesses étrangères, le récit marchera peut-être avec plus de rapidité.

Dans les deux premières éditions de l’Itinéraire, j’avais rappelé, à propos de Carthage, un livre italien que je ne connaissois pas. Le vrai titre de ce livre est : Ragguaglio del Viaggio compendioso di un Dilettante antiquario, sors preso da corsari, condotto in Barberia e felicemente ripatriato ; Milano, 1805. On m’a prêté cet ouvrage : je n’ai pu découvrir distinctement si son auteur, le père Caroni, est de mon opinion touchant la position des ports de Carthage ; cependant, ils sont placés sur la carte du Ragguaglio là où je voudrois les placer. Il paroît donc que le père Caroni a suivi, comme moi, le sentiment de M. Humbert, officier du génie hollandois, qui commande à la Goulette. Tout ce que dit d’ailleurs l’antiquaire italien sur les ruines de la patrie d’Annibal est extrêmement intéressant : les lecteurs en achetant le Ragguaglio auront le double plaisir de lire un bon ouvrage et de faire une bonne action, car le père Caroni, qui a été esclave à Tunis, veut consacrer le prix de la