Aller au contenu

Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 5.djvu/362

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

du Temple. Les Turcs l’ont murée : une prédiction leur annonce que les chrétiens prendront un jour la ville par cette porte ; on croit que Jésus-Christ entra à Jérusalem par cette même porte le jour des Rameaux.

Bab-el-Sidi-Mariam, la porte de la Sainte-Vierge, à l’orient, vis-à-vis la montagne des Oliviers. Nau l’appelle en arabe Heutta. Toutes les relations de la Terre Sainte la nomment porte de Saint-Etienne ou de Marie, parce qu’elle fut témoin du martyre de saint Etienne et qu’elle conduit au sépulcre de la Vierge. Du temps des Juifs elle se nommait la porte des Troupeaux.

Bab-el-Zahara, la porte de l’Aurore ou du Cerceau, Cerchiolino : elle regarde le septentrion, et conduit à la grotte des Lamentations de Jérémie. Les meilleurs plans de Jérusalem s’accordent à nommer cette porte porte d’ Ephraïm ou d’Hérode. Cotovic la supprime et la confond avec la porte de Damas ; il écrit : Porta Damascena, sive Effraïm ; mais son plan, trop petit et très défectueux, ne se peut comparer à celui de Shaw. Le plan du Voyage espagnol de Vera est très beau, mais chargé et inexact. Nau ne donne point le nom arabe de la porte d’Ephraïm ; il est peut-être le seul voyageur qui l’appelle porte des Turcomans. La porte d’Ephraïm et la porte Sterquilinaire ou du fumier sont les deux petites portes de Jérusalem.

Bab-el-Hamond ou Bab-el-Cham, la porte de la Colonne ou de Damas : elle est tournée au nord-ouest, et mène aux sépulcres des rois, à Naplouse ou Sichem, à Saint-Jean-d’Acre et à Damas. Nau écrit Bab-el-Amond. Quand Simon le Cyrénéen rencontra Jésus-Christ chargé de la croix, il venait de la porte de Damas. Les pèlerins entraient anciennement par cette porte, maintenant ils entrent par celle de Jaffa ou de Bethléem : d’où il est arrivé qu’on a transporté le nom de la porte de Damas à la porte de Jaffa ou des Pèlerins. Cette observation n’a point encore été faite, et je la consigne ici pour expliquer une confusion de lieux qui embarrasse quelquefois dans les récits des voyageurs.

Venons maintenant au détail des rues. Les trois principales se nomment :

Harat-bab-el-Hamond, la rue de la Porte de la Colonne : elle traverse la ville du nord au midi.

Souk-el-Kebiz, la rue du Grand-Bazar : elle court du couchant au levant.

Harat-el-Allam, la voie Douloureuse : elle commence à la porte du la Vierge, passe au prétoire de Pilate, et va finir au Calvaire.

On trouvé ensuite sept autres petites rues :

Harat-el-Mulsmin, la rue des Turcs.