urées debout jusqu’à présent ; mais les autres ont été ruinées par différents accidents. On ne pouvait entrer ni rester dans le parvis sans avoir les pieds nus et lavés. (…).
" Le Temple est bâti au milieu du parvis supérieur ; il est octogone et décoré, en dedans et en dehors, de carreaux de martre et d’ouvrages de mosaïque. Les deux parvis, tant le supérieur que l’inférieur, sont pavés de dalles blanches pour recevoir pendant l’hiver les eaux de la pluie qui descendent en grande abondance des bâtiments du Temple, et tombent très limpides et sans limon dans les citernes au-dessous. Au milieu du Temple, entre le rang intérieur des colonnes, on trouve une roche un peu élevée ; et sous cette roche il y a une grotte pratiquée dans la même pierre. Ce fut sur cette pierre que s’assit l’ange qui, en punition du dénombrement du peuple, fait inconsidérément par David, frappa ce peuple jusqu’à ce que Dieu lui ordonnât de remettre son épée dans le fourreau. Cette roche, avant l’arrivée de nos armées, était exposée nue et découverte ; et elle demeura encore en cet état pendant quinze années ; mais ceux qui dans la suite furent commis à la garde de ce lieu la recouvrirent, et construisirent dessus un chœur et un autel pour y célébrer l’office divin. "
Ces détails sont curieux, parce qu’il y a huit cents ans qu’ils sont écrits ; mais ils nous apprennent peu de chose sur l’intérieur de la mosquée. Les plus anciens voyageurs, Arculfe dans Adamannus, Willibaldus, Bernard de Moine, Ludolphe, Breydenbach, Sanut, etc., n’en parlent que par ouï-dire, et ils ne paraissent pas toujours bien instruits. Le fanatisme des musulmans était beaucoup plus grand dans ces temps reculés qu’il ne l’est aujourd’hui, et jamais ils n’auraient voulu révéler à un chrétien les mystères de leurs temples. Il faut donc passer aux voyageurs modernes et nous arrêter encore à Deshayes.
Cet ambassadeur de Louis XIII aux lieux saints refusa, comme je l’ai dit, d’entrer dans la mosquée de la Roche ; mais les Turcs lui en firent la description.
" Il y a, dit-il, un grand dôme qui est porté au dedans par deux rangs de colonnes de marbre, au milieu duquel est une grosse pierre, sur laquelle les Turcs croient que Mahomet monta quand il alla au ciel. Pour cette cause, ils y ont une grande dévotion ; et ceux qui ont quelque moyen fondent de quoi entretenir quelqu’un, après leur mort, qui lise l’Alcoran à l’entour de cette pierre, à leur intention.
" Le dedans de cette mosquée est tout blanchi, hormis en quelques endroits, où le nom de Dieu est écrit en grands caractères arabiques. "
Ceci ne diffère pas beaucoup de la relation de Guillaume de Tyr. Le père, Roger nous instruira mieux ; car il paraît avoir trouvé le moyen d’entrer dans la mosquée. Du moins voici comment il s’explique :
" Si un chrétien y entrait (dans le parvis du Temple), quelques prières qu’il fit en ce lieu, disent les Turcs, Dieu ne manquerait pas de l’exaucer, quand même ce serait de mettre Jérusalem entre les mains des chrétiens. C’est pourquoi, outre la défense qui est faite aux chrétiens non seulement