Pachymère nomme vers ce temps-là un certain Théodose, moine de Morée, qui, dit l’historien, était issu de la race des princes de ce pays : nous voyons aussi l’une des sœurs de Jean, héritier du trône de Constantinople, épouser Mathieu de Valincourt, Français venu de Morée.
Michel fit équiper une flotte, et reprit les îles de Naxos, de Paros, de Céos, de Caryste et d’Orée ; il s’empara en même temps de Lacédémone, différente ainsi de Misitra, cédée à l’empereur pour la rançon du prince d’Achaïe : on voit des Lacédémoniens servir sur la flotte de Michel ; ils avaient, disent les historiens, été transférés de leur pays à Constantinople, en considération de leur valeur63.
L’empereur fit ensuite la guerre à Jean Ducas Sebastocrator, qui s’était soulevé contre, l’empire ; ce Jean Ducas était fils naturel de Michel, despote d’Occident. Michel l’assiégea dans la ville de Duras. Jean trouva le moyen de s’enfuir à Thèbes, où régnait un prince, sire Jean, que Pachymère appelle grand-seigneur de Thèbes64, et qui était peut-être un descendant d’Othon de la Roche. Ce sire Jean fit épouser à son frère Guillaume la fille de Jean, bâtard du despote d’Occident.
Six ans après, un prince issu de l’illustre famille des princes de Morée disputa à Veccus le patriarcat de Constantinople.
Jean, prince de Thèbes, mourut ; son frère Guillaume fut son héritier. Guillaume devint aussi, par sa femme, petite-fille du despote d’Occident, prince d’une partie de la Morée ; car le despote d’Occident, en dépit des Vénitiens et du prince d’Achaïe, s’était emparé de cette belle province65.
Andronic, après la mort de Michel son père, monta sur le trône d’Orient66. Nicéphore, despote d’Occident, et fils de ce Michel, despote, qui avait conquis la Morée, suivit Michel empereur dans la tombe ; il laissa pour héritier un fils nommé Thomas et une fille appelée Itamar. Celle-ci épousa Philippe, petit-fils de Charles, roi de Naples : elle lui apporta en mariage plusieurs villes, et une grande étendue de pays. Il est donc probable que les Siciliens eurent alors quelques possessions en Morée.
Vers ce temps-là je trouve une princesse d’Achaïe, veuve et fort avancée en âge, qu’Andronic voulait marier à son fils Jean,