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AV. J.-C. 845. 83

choses politiques. Il institua les repas publics et les leschès 1 , bannit l'or et les sciences 2 , or- donna les réquisitions d'honlhies et de proprié- tés 3 , fit le partage des terres , établit la com- munauté des enfants 4 , et presque celle des femmes 5 . Les Jacobins ? le suivant pas à pas dans ces réformes violentes , prétendirent à leur tour anéantir le commerce , extirper les lettres 6 ,

1 Plut., in Lyc; Pausan., lib. m, cap. 14, pag. 240. Cette institution , unique dans l'antiquité ( si Ton en excepte

cette société d'Athènes, à laquelle Philippe envoyoit de l'or pour l'encourager dans son insouciance des affaires de la patrie), est l'origine de nos clubs modernes. Les réquisitions forcées d'esclaves, de chevaux, etc. , sont aussi de Lycurgue. Il semble que cet homme extraordinaire n'ait rien ignoré de ce qui peut toucher les hommes , qu'il ait embrassé à la fois tous les genres d'institutions les plus capables d'agir sur le cœur humain , d'élever leur génie, de développer les facultés de leurs âmes , et de lâcher ou de tendre le ressort des passions. Plus on étudie les lois de Lycurgue , plus on est convaincu que depuis on n'a rien trouvé de nouveau en politique. Lycurgue et Newton ont été de#x divinités dans l'espèce humaine. Par l'affreuse imita- tion des Jacobins , on va voir comment la vertu peut se tourner en vice dans des vases impurs : tant il est vrai encore que cha- que âge , chaque nation a ses institutions qui lui sont propres , et que la constitution la plus sublime chez un peuple pourroit être exécrable chez un autre. Au reste , les leschès avoient toutes les qualités des clubs ; on s'y assembloit pour y parler de politique.

2 Plut. , in Lyc; Isocr., Panath., t. h.

< Xenoph. , de Rep. Laced. , pag. 681 .
  • Plut.', ibid.

5 Id., ibid.

6 Le lecteur doit se rappeler les projets de Marat et de Ro-

6.

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