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102 REVOLUTIONS ANCIENNES.

efforcé de les représenter comme ineptes et ignorants ; les Cam- pagnes de Pichegru , dernièrement publiées à Paris , tendent à prouver qu'ils ne faisoient que détruire sans organiser. Ce livre , par sa modération , fait honneur à son auteur ; mais je n'ai pas présenté des conjectures , j'ai rassemblé des faits. Au reste , on peut juger de la vigueur de ce parti , par les secousses qu'il donne encore au gouvernement. Les Jacobins sont évidemment la seule faction républicaine qui ait existé en France : toutes celles qui qui l'ont précédée ou suivie ( excepté les Brissotins ) , ne l'ont point été.

Après tout , je n'ai pas la folie d'avancer que les Jacobins pré- tendissent ramener expressément le siècle de Lycurgue en France. La plupart ne surent même jamais qu'il eût existé un homme de ce nom. J'ai seulement voulu dire que les chefs de ce parti visoient à une réforme sévère , dont ils auroient sans doute après fait leur profit , et que Sparte leur en fournissoit un plan tout tracé. J'écris sans esprit de système *. Je ne cherche point de ressemblance où il n'y en a point , ni ne donne à de certains rap- ports des événements plus d'importance qu'ils n'en méritent. La foule des leçons devant moi est trop grande , pour avoir besoin de recourir à des remarques frivoles. J'ai souvent regretté qu'un sujet si magnifique ne soit pas tombé en des mains plus habiles que les miennes.

  • Tous les hommes qui ont embrassé un système ont

la prétention de n'en pas avoir; je sentois si bien la foi- blesse du mien, que je le désavoue ici formellement.

Nouv. Eu.

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