AV. J.-C. 509. rr^OL. 67. 135
��LE PAPILLON BT L'AMOUR,
FABLE.
Le papillon se plaignoit à l'Amour :
Voyez, lui disoit-il un jour,
Voyez quel capriee est le vôtre î
Si jamais le destin a fait
Deux êtres vraiment l'un pour l'autre , C'est vous et moi : le rapport est complet Entre nous deux; même allure est la nôtre,
Convenez-en de bonne foi.
Qui devroit donc, si ce n'est moi, Guider de votre char la course vagabonde ?
Mais vous prenez pour cet emploi Le seul oiseau constant qui soit au monde.
Laissez le pigeon roucouler Avec l'hymen , et daignez m' atteler A votre char; et qu'au gré du caprice,
On nous voie ensemble voler ;
Car ainsi le veut la justice. Ami, répond l'Amour, tu raisonnes fort bien ; Je t'aime, et, je le sais , notre humeur se ressemble; Mais gardons-nous de nous montrer ensemble ;
Alors nous ne ferions plus rien. Le vrai bonheur n'est que dans la constance ; Et mes pigeons l'annoncent aux mortels :
Je les séduis par l'apparence ; Si je ne les trompois, je n'aurois plus d'autels 1 a .
1 Journal de Pelt. , n". lxxiii.
■ Ces vers ont une sorte d elécauce , mais ils ne valoient
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