Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/206

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

136 REVOLUTIONS ANCIENNES.

Il est temps de donner au lecteur une relique précieuse de littérature. Comme législateur , Solon 1 est connu d % u monde entier; comme poète , il ne Test que d'un petit nombre de gens de lettres. Il nous reste plusieurs fragments de ses élégies. Je vais les traduire ou les extraire , selon leur mérite ou leur médiocrité.

« Illustres filles de Mnémosyne et de Jupiter Olympien ! Muses habitantes du mont Piérus I écoutez ma prière. Faites que les dieux immortels m'envoient le bonheur; que je possède l'estime de l'honnête homme. Pour mes amis toujours aimable et enjoué , que pour mes ennemis mon caractère soit triste et sévère : qu'aux uns je paroisse respec- table; aux autres, terrible.

» Un peu d'or satisferoit mes désirs ; mais je ne voudrois pas qu'il fût le prix de l'injustice : tôt ou tard elle est punie. Les richesses que les dieux dis- pensent sont durables ; celles que les hommes amassent les suivent , pour ainsi dire, à regret,

pas la peine d'être rappelés. Et à propos de quoi toutes ces citations de poètes élégiaques , ce cours de littéra- ture anacréontique ? A propos de la révolution françoise !

JNfouv. Eu. 1 J'aurois du avertir plus tôt que l'ordre des dates n'a pas été strictement suivi dans ce chapitre. La succession naturelle des poètes étoit : Àlcée, Sapho, Ésope, Solon, Anacréon, Simo- nide. Des convenances de style m'ont obligé à faire ce léger changement qui, au reste , doit être indifférent au lecteur.

�� �