Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/32

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xij PRÉFACE.

Ge n'étoit point là une histoire inventée pour me mettre à l'abri du reproche de va- riations, quand Y Essai parviendroit à la con- noissance du public. J'ai conservé la lettre de ma sœur.

Madame de Farcy, après avoir été connue à Paris par son talent pour la poésie, avoit renoncé aux Muses ; devenue une véritable sainte , ses austérités l'ont conduite au tom- beau : j'en puis parler ainsi , car le philan- thrope abbé Garron a écrit et publié la vie de ma sœur. Voici ce qu'elle me mandoit dans la lettre que la préface du Génie du Christianisme a mentionnée.

« St.-Servan, 1er. juillet 1798.

» Mon ami , nous venons de perdre la v meilleure des mères : je t'annonce à regret » ce coup funeste (ici quelques détails de

» famille) quand tu cesseras d'être l'ob-

» jet de nos sollicitudes, nous aurons cessé » de vivre. Si tu savois combien de pleurs tes » erreurs ont fait répandre à notre respectable » mère, combien elles paroissent déplorables à )> tout ce qui pense et fait profession non- » seulement de piété, mais de raison; si tu » le savois, peut-être cela contribueroit-il » à t'ouvrir les yeux, à te faire renoncer à

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