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cours, eétoit dans le costume simple et naïf du villageois, et avec toute la franchise de l'homme sans maîtres 1 . « Et j'en a y veu, » dit Philippe de Comines , « de ce village ( Suitz ) un estant ambassadeur, avec autres, en bien humble habillement , et néantmoins disoit son avis comme les autres. »

Les Scythes dans le monde anciennes Suisses dans le monde moderne, attirèrent les yeux de leurs contemporains, par la célébrité de leur innocence. Cependant la diverse aptitude de leur vie dut introduire quelques différences dans leurs vertus. Les premiers , pasteurs , ché- rissoient la liberté pour elle ; les seconds, cul-

1 On se trompe généralement sur les auteurs de l'indépen «lance des Suisses. Les trois grands patriotes qui donnèrent la liberté à leur pays, furent Stau Hacher, Melchtal etGautier-Furst Les scènes tragiques qui préludèrent au soulèvement de l'Helvé- tie sont décrites au long dans YHeluetioTinn Respublica , je crois de Simler. Elles sont du plus extrême intérêt. L'aventure du \ ieux Henri, auquel le gouverneur de Landeberg lit arracher les \<ux , celle du gentilhomme WolfFenschiesz avec la femme du paysan Conrad , la surprise des divers châteaux des ducs d'Au- triche par les pavsans , portent avec elles un air romantique , qui , se mariant aux grandes scènes naturelles des Alpes , Cause un plaisir bien vif au lecteur. Quant à l'anecdote de la pomme et de Guillaume Tell , elle est très-douteuse. L'histo- rien de la Suède, Grammaticus, rapporte exactement le même fait d'un paysan et d'un gouverneur suédois *. J'aurois cité les deux passages, s'ils n'étoient trop longs. On peut voir le premier

  • Ce fait est assez peu connu. Nouv. Ep

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