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290 REVOLUTIONS ANCIENNES.

tivateurs,l'aimoient pour leurs propriétés. Ceux- là touchoient à la pureté primitive ; ceux - ci étoient plus avancés d'un pas vers les vices civils. Les uns possédoient Je contentement du Sau- vage ; les autres y substituoient peu à peu des joies conventionnelles. Peut-être cette félicité qui se trouve sur les contins où la nature finit , et où la société commence , seroit-elle la meilleure , si elle étoit durable. Au delà des barrières sociales , les peuples restent long-temps à la même dis- tance de nos institutions ; mais ils n'ont pas plus tôt franchi la ligne de marque , qu'ils sont en- traînés vers la corruption sans pouvoir se re- tenir.

dans Simler ( Helv. Resp., lib. i }> pag. 58); et Ton trouve l'autre cité tout en entier à la fin de Cokes Letters on Switzerland. A la page G2 du recueil intitulé , Codex Juris Genlium , publié par Guillaume Leibnitz , en 1593, on trouve le traité original d'alliance entre les trois premiers cantons, Uri , Schwitz et Un- derwalden; on y lit : « 1 er . mardi d'après la Saint-Nicolas, 1315. Au nom de Dieu. Amen. . . . Nous les paysans d'Hury, de Schuitz et d'Underwalden. . . sommes résolus , par les dessus dicts serments , que nul de nous des dicts pays , ne permettra ni n'endurera être gouverné par seigneurs, ni recevoir aucun prince et seigneur. - Si aucun de nous (les dicts alliez), témérairement et par méchan- ceté , endommageroit un autre parjou, un tel ne sera jamais reçu

pour paysan »La vertu des bons Suisses se peint ici dans toute

su naïveté. C'est une chose singulière, que l'orthographe du trei- zième siècle est plus aisée à lire que celle du quinzième. J'ai aussi remarqué la même chose dans les vieilles ballades écossoises , qui se déchiffrent plus facilement que l'anglois de la même période.

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