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352 REVOLUTIONS ANCIENNES.

misère dévoroit et les grands et les petits 1 . Il résulte de ce tableau moral et politique de l'O- rient, considéré au moment de l'établissement des républiques en Grèce , qu'il étoit arrivé à ce point de maturité où les révolutions sont inévi- tables , ou du moins à ce degré de connaissances et de vices qui rend une nation plus susceptible d'être ébranlée, par la commotion des troubles politiques des Etats qui l'environnent. Fa- vorisée par ces causes internes, l'influence de la révolution républicaine de la Grèce sur la Perse fut directe, prompte et terrible, parce quelle se trouva déterminée vers les armes, en consé- quence des événements que je vais décrire.

pourroit exister chez une nation policée , et que la civili- sation nous condamneroit à un éternel esclavage. Heu- reusement il n'en est pas ainsi : les lumières, quand elles sont descendues , comme aujourd'hui , dans toutes les classes sociales , composent une sorte de raison publique qui rend impossible l'établissement du despotisme, et qui produit pour la liberté le même effet que l'innocence des mœurs. Seulement dans cet âge avancé du monde , la liberté est plus convenable sous la forme monarchi- que que sous la forme républicaine , parce que le pou- voir exécutif placé dans une famille souveraine exclut les ambitions individuelles , toujours plus vives dans l'ab- sence des mœurs. Nouv. Ed.

1 Plut., in Apophtegm. , pag. 213; Plat., lib. ni de Leg. , pag. 697; Cyrop. , lib. vin, pag. 239.

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