Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/54

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

xxxiv PRÉFACE.

reurs , en sachant supporter leurs infortunes; qui, éclairés sur les abus de l'ancien gouver- nement , n'en servoient pas moins leur sou- verain au péril de leur vie ; et qui partici- poient enfin aux lumières de leur siècle, sans manquer à leurs devoirs de sujets.

Ne pouvois-je pas encore dire à mes adver- saires du temps de l'Empire : Ou les principes philosophiques que vous me reprochez , sont dans X Essai, ou ils n'y sont pas. S'ils n'y sont pas, vous parlez contre la vérité; s'ils y sont , ces principes sont les vôtres ; j e- tois le disciple de "vos erreurs : mes éga- rements sont de vous ; mon retour à la vé- rité est de moi.

On a supposé des motifs d'intérêt à mes opinions. J'aurois dans ce cas été bien mal habile , car j'allois toujours enseignant des doctrines contraires à celles qui menoient à la faveur dans les lieux que jhabitois.

Dans l'étranger, je n'avois, de l'émigration* pour la cause de la monarchie , que l'exil et tous les genres de misère , mobstinant à par- ler des fautes qui avoient contribué à la chute du trône , et prônant les libertés publiques.

Dans ma patrie, lorsque j'y revins, je trouvai les temples détruits , la religion persécutée , la puissance et les honneurs du

�� �