Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/67

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PREFACE. xhij

testante soit plus favorable à la cause de la liberté que la religion catholique. Croire que notre liberté ne sera assurée que quand nous serons protestants, espérer que la monarchie absolue reviendroit sil'on rendoit au clergé cal Lolique son ancien pouvoir politique, c'est une égale erreur. Les uns , à leur grand éton- nement, pourroient voir la France protes- tante sous telle constitution despotique em- pruntée de telle principauté d'Allemagne, et les autres pourroient se réveiller républicains avec un clergé catholique, des moines men- diants, et des ordres religieux de toutes les sortes.

Laissons donc là les théories pour ce qu'el- les valent : en histoire comme en physique, ne prononçons que d'après les faits. Ne ca- lomnions ni les protestants ni les catholi- ques , n'allons pas supposer que les premiers sont animés d'un esprit révolutionnaire , les seconds abrutis par un esprit de servitude. Renfermons-nous dans cet axiome : il n'y a point de véritable religion sans liberté, ni de véritable liberté sans religion.

La querelle n'est point, après tout, entre les protestants et les catholiques, comme les habi- les d'un parti voudroient le faire supposer; elle est entre le philosophisme et le fanatisme.

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