Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/68

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xhiij PREFACE.

Deux espèces d'hommes sont aujourd'hui le fléau de la société : d'une part, ce sont ces vieux écoliers de Diderot et de d'Alem- bert qui se plaisent encore aux moqueries sur la Bible , aux déclamations de l'athéisme , aux insultes au clergé ; de l'autre , ce sont ces esprits bornés et violents qui disent la religion en péril , parce que nous avons une Charte , parce que les divers cultes chré- tiens sont reconnus par l'Etat, et surtout parce que nous jouissons de la liberté de la presse. Les premiers nous ramèneroient les misérables mœurs du siècle de Louis XV, ou les persécutions irréligieuses de la fin de ce siècle ; les seconds nous replonge- roient dans la crasse , et dans l'ignorance du bon vieux temps ; ceux-là extermine- roient philosophiquement les prêtres ; ceux- ci brûleroient charitablement les philoso- phes. Ces impies et ces fanatiques acharnés à se détruire , s'ils étoient les maîtres , ne s arrêteroient qu'au dernier bourreau et à la dernière victime, faute de pouvoir occuper à la fois le dernier échafaud, et le dernier auto-da-fé.

Je termine ici cette trop longue préface. Les Notes critiques dont j'ai accompagné le texte de Y Essai, achèveront de montrer ce

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