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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

perça même à travers la renommée de Bonaparte. La voix d’un pauvre vicaire proscrit n’a point été étouffée par les retentissements d’une révolution qui bouleversait la société ; il parut être revenu tout exprès de la terre étrangère pour écrire les vertus de ma sœur : il a cherché parmi nos ruines, il a découvert une victime et une tombe oubliées.

Lorsque le nouvel hagiographe fait la peinture des religieuses cruautés de Julie, on croit entendre Bossuet dans le sermon sur la profession de foi de mademoiselle de La Vallière :

« Osera-t-elle toucher à ce corps si tendre, si chéri, si ménagé ? N’aura-t-on point pitié de cette complexion délicate ? Au contraire ! c’est à lui principalement que l’âme s’en prend comme à son plus dangereux séducteur ; elle se met des bornes ; resserrée de toutes parts, elle ne peut plus respirer que du côté du ciel. »

    trouvait, en effet, compris dans l’un des nombreux décrets de proscription que Napoléon avait lancés de Lyon. Il ne revint en France que le 8 novembre 1815. En 1816, la duchesse d’Angoulême consentit à ce que son établissement prît le nom d’Institut royal de Marie-Thérèse. C’est dans cette maison qu’il mourut le 15 mars 1821. Il avait écrit un nombre considérable d’ouvrages, dont les principaux sont : les Confesseurs de la foi dans l’Église gallicane à la fin du XVIIIe siècle, et les Vies des Justes dans les différentes conditions de la vie. Ce dernier recueil, qui ne forme pas moins de huit volumes, se divise en plusieurs séries : Vies des Justes dans l’état du mariage ;dans l’étude des lois ou dans la Magistrature ;dans la profession des armes ;dans l’épiscopat et le sacerdoce ;parmi les filles chrétiennes ;dans les conditions ordinaires de la société ;dans les plus humbles conditions de la société ;dans les plus hauts rangs de la société. C’est dans cette dernière série que se trouve la vie de Mme  de Farcy. — Voir la Vie de l’abbé Carron, par un Bénédictin de la congrégation de France, un volume in-8o, 1866.