Aller au contenu

Page:Chateaubriand - Mémoires d’outre-tombe t2.djvu/567

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
537
MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

consuls et des familles, me supposant devenu puissant sous la Restauration, ont réclamé, auprès de moi, les droits de l’hospitalité : de loin, on se trompe et l’on croit ce qui semble juste. M. Gaspari m’écrivit, en 1816, pour solliciter ma protection en faveur de son fils ; sa lettre est adressée : À monsieur le vicomte de Chateaubriand, grand maître de l’Université royale, à Paris.

M. Caffe, ne perdant pas de vue ce qui se passe autour de lui, et m’apprenant des nouvelles de son univers, me mande d’Alexandrie : « Depuis votre départ, le pays n’est pas amélioré, quoique la tranquillité règne. Quoique le chef n’ait rien à craindre de la part des Mameluks, toujours réfugiés dans la Haute-Égypte, il faut pourtant qu’il se tienne en garde. Abd-el-Ouald fait toujours des siennes à la Mecque. Le canal de Manouf vient d’être fermé ; Méhémet-Ali sera mémorable en Égypte pour avoir exécuté ce projet, etc. »

Le 12 août 1816, M. Pangalo fils m’écrivait de Zéa :

« Monseigneur,

« Votre Itinéraire de Paris à Jérusalem est parvenu à Zéa, et j’ai lu, au milieu de notre famille, ce que Votre Excellence veut bien y dire d’obligeant pour elle. Votre séjour parmi nous a été si court, que nous ne méritons pas, à beaucoup près, les éloges que Votre Excellence a faits de notre hospitalité, et de la manière trop familière avec laquelle nous vous avons reçu. Nous venons d’apprendre aussi, avec la plus grande satisfaction, que Votre Excellence se