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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

trouve replacée par les derniers événements, et qu’elle occupe un rang dû à son mérite autant qu’à sa naissance. Nous l’en félicitons, et nous espérons qu’au faîte des grandeurs, monsieur le comte de Chateaubriand voudra bien se ressouvenir de Zéa, de la nombreuse famille du vieux Pangalo, son hôte, de cette famille dans laquelle le Consulat de France existe depuis le glorieux règne de Louis le Grand, qui a signé le brevet de notre aïeul. Ce vieillard, si souffrant, n’est plus ; j’ai perdu mon père ; je me trouve, avec une fortune très médiocre, chargé de toute la famille ; j’ai ma mère, six sœurs à marier, et plusieurs veuves à ma charge avec leurs enfants. J’ai recours aux bontés de Votre Excellence : je la prie de venir au secours de notre famille, en obtenant que le vice-consulat de Zéa, qui est très nécessaire pour la relâche fréquente des bâtiments du roi, ait des appointements comme les autres vice-consulats ; que d’agent, que je suis, sans appointement, je sois vice-consul, avec le traitement attaché à ce grade. Je crois que Votre Excellence obtiendrait facilement cette demande en faveur des longs services de mes aïeux, si elle daignait s’en occuper, et qu’elle excusera la familiarité importune de vos hôtes de Zéa, qui espèrent en vos bontés.

« Je suis avec le plus profond respect,

« Monseigneur,
« De Votre Excellence
« Le très humble et très obéissant serviteur,
« M.-G. Pangalo. »
Zéa, le 3 août 1816.