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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

Celui-ci se préparait à dire à son rival, en battant l’archiduc Charles :

Je suivrai d’assez près votre illustre retraite
Pour traiter avec lui sans besoin d’interprète.

Le 14 janvier 1797, les hostilités se renouèrent par la bataille de Rivoli. Deux combats contre Wurmser, à Saint-Georges et à la Favorite, entraînent pour l’ennemi la perte de cinq mille tués et de vingt mille prisonniers ; le demeurant se barricade dans Mantoue ; la ville bloquée capitule[1]; Wurmser, avec les douze mille hommes qui lui restent, se rend.

Bientôt la Marche d’Ancône est envahie ; plus tard le traité de Tolentino[2] nous livre des perles, des diamants, des manuscrits précieux, la Transfiguration, le Laocoon, l’Apollon du Belvédère, et termine cette suite d’opérations par lesquelles en moins d’un an quatre armées autrichiennes ont été détruites, la haute Italie soumise et le Tyrol entamé ; on n’a pas le temps de se reconnaître : l’éclair et le coup partent à la fois.

L’archiduc Charles, accouru pour défendre l’Autriche antérieure avec une nouvelle armée, est forcé au passage du Tagliamento[3] ; Gradisca tombe[4] ; Trieste

  1. Le 2 février 1797.
  2. Le 19 février.
  3. Le 16 mars.
  4. Forteresse importante, contiguë au Frioul ; elle est emportée de vive force, le 19 mars, par le général Bernadotte, soutenu du général Sérurier.