ainsi écrit, l’un la retraite des Dix mille, l’autre ses Commentaires. » Quelle démence de comparaison académique ! Mais, laissant à part la bénévole réclame littéraire, on devait être satisfait parce que d’effroyables calamités causées par Napoléon lui avaient fourni l’occasion de montrer ses talents comme écrivain ! Néron a mis le feu à Rome, et il chante l’incendie de Troie. Nous étions arrivés jusqu’à la féroce dérision d’une flatterie qui déterrait dans ses souvenirs Xénophon et César, afin d’outrager le deuil éternel de la France.
Le Sénat conservateur accourt : « Le Sénat, » dit Lacépède[1], « s’empresse de présenter au pied du trône de V. M. I. et R. l’hommage de ses félicitations sur l’heureuse arrivée de V. M. au milieu de ses peuples. Le Sénat, premier conseil de l’empereur et dont l’autorité n’existe que lorsque le monarque la réclame et la met en mouvement, est établi pour la conservation de cette monarchie et de l’hérédité de votre trône, dans une quatrième dynastie. La France et la postérité le trouveront, dans toutes les circonstances, fidèle à ce devoir sacré, et tous ses membres seront toujours prêts à périr pour la défense de ce palladium de la sûreté et de la prospérité nationales. » Les membres du Sénat l’ont merveilleusement prouvé en décrétant la déchéance de Napoléon !
- ↑ Bernard-Germain-Étienne de Laville-sur-Illon, comte de Lacépède (1756-1825), député à l’Assemblée législative en 1791, membre du Sénat conservateur, pair en 1814, pair des Cent-Jours, de nouveau pair de France en 1819. Continuateur de Buffon, il a publié l’Histoire naturelle des Poissons, l’Histoire naturelle des Cétacés, et aussi celle des Serpents : Chateaubriand s’en souviendra tout à l’heure.