Lord Byron, dans son Ode à Napoléon, le traite de la plus indique manière :
’T is done-but yesterday a king !
And arm’d with kings to strive,
And now thou art a namless thing
So abject-yet alive.
« C’en est fait ! hier encore un roi ! et armé pour combattre les rois ! Et aujourd’hui tu es une chose sans nom, si abjecte ! vivant néanmoins. »
L’ode entière est de ce train ; chaque strophe enchérit sur l’autre, ce qui n’a pas empêché Lord Byron de célébrer le tombeau de Sainte-Hélène. Les poètes sont des oiseaux : tout bruit les fait chanter.
Lorsque l’élite des esprits les plus divers se trouve d’accord dans un jugement, aucune admiration factice ou sincère, aucun arrangement de faits, aucun système imaginé après coup, ne sauraient infirmer la sentence. Quoi ! on pourrait, comme le fit Napoléon, substituer sa volonté aux lois, persécuter toute vie indépendante, se faire une joie de déshonorer les caractères, de troubler les existences, de violenter les mœurs particulières autant que les libertés publiques ; et les oppositions généreuses qui s’élèveraient contre ces énormités seraient déclarées calomnieuses et blasphématrices ! Qui voudrait défendre la cause du faible contre le fort, si le courage, exposé à la vengeance des viletés du présent, devait encore attendre le blâme des lâchetés de l’avenir !
Cette illustre minorité, formée en partie des enfants des Muses, devint graduellement la majorité natio-