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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

berg[1], de l’abbé de Montesquiou[2], et de Dupont de Nemours[3]; le prince de Bénévent se nantit de la présidence.

En rencontrant ce nom pour la première fois, je devrais parler du personnage qui prit dans les affaires d’alors une part remarquable ; mais je réserve son portrait pour la fin de mes Mémoires.

L’intrigue qui retint M. de Talleyrand à Paris, lors de l’entrée des alliés, a été la cause de ses succès au début de la Restauration. L’empereur de Russie le connaissait pour l’avoir vu à Tilsit. Dans l’absence des autorités françaises, Alexandre descendit à l’hôtel de

    Gand, et à la seconde Restauration, après avoir été quelque temps ministre de la marine, il devint membre du conseil privé.

  1. Emerick-Joseph-Wolfgand-Héribert, duc de Dalberg (1773-1833). Il était le neveu de Charles de Dalberg, qui fut archichancelier de l’Empire, prince-primat de la Confédération du Rhin et grand-duc de Francfort. Naturalisé Français après le traité de Vienne (1809), et chargé de négocier le mariage de Napoléon avec Marie-Louise, Emerick de Dalberg fut créé duc de l’Empire (14 août 1810), conseiller d’État (14 octobre suivant), et reçut une dotation de quatre millions. Il suivit M. de Talleyrand dans sa disgrâce et se retrouva à ses côtés en 1814.
  2. François-Xavier-Marc-Antoine, duc de Montesquiou-Fezensac (1756-1832). Député du clergé de la ville de Paris à l’Assemblée constituante, il avait été l’un des principaux orateurs du côté droit. L’Empire l’avait exilé à Menton. Il fut ministre de l’Intérieur du 13 mai 1814 au 20 mars 1815. Pair de France le 17 août 1815, membre de l’Académie française en vertu de l’ordonnance du 21 mars 1816, créé comte en 1817, puis duc en 1821, il fut autorisé à transmettre la pairie à son neveu Raymond de Montesquiou, plus tard duc de Fezensac et auteur des Souvenirs militaires de 1804 à 1811.
  3. Voir sur Dupont de Nemours la note 2 de la page 383 (note 123 du Livre II de la Troisième Partie). Il ne fit pas partie, à proprement parler, du Gouvernement provisoire, auprès duquel il remplissait seulement les fonctions de secrétaire.