avec la Révolution française. Je n’y changerai pas un seul mot ; j’y ajouterai pour toute préface celle du Génie du christianisme.
J’ai l’honneur d’être, etc.
Dès le lendemain, M. de Pommereul lui répondait :
Je mettrai mardi prochain, Monsieur, votre demande sous les yeux du ministre de l’Intérieur ; mais votre ouvrage, fait en 1797, est bien peu convenable au temps présent, et s’il devait paraître aujourd’hui pour la première fois, je doute que ce pût être avec l’assentiment de l’autorité. On vous attaque sur cette production ; nous ne ressemblons point aux journalistes qui admettent l’attaque et repoussent la défense, et la vôtre ne trouvera pour paraître aucun obstacle à la direction de la librairie. J’aurai soin, Monsieur, de vous informer de la décision du ministre sur votre demande de réimpression.
Agréez, je vous prie, Monsieur, la haute considération avec laquelle j’ai l’honneur d’être, etc.
Le 24 novembre, Chateaubriand reçut de M. de Pommereul cette autre lettre :
J’ai mis aujourd’hui. Monsieur, sous les yeux du ministre de l’Intérieur, la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 17 courant, et la réponse que je vous ai faite le 18. Son Excellence a décidé que l’ouvrage que vous me demandez à réimprimer, puisqu’il n’a point été publié en France, doit être soumis aux formalités prescrites par les décrets impériaux concernant la librairie. En conséquence, Monsieur, vous devez, vous ou votre imprimeur, faire à la direction générale de l’imprimerie la déclaration de vouloir l’imprimer, et y déposer en même temps l’édition dont vous demandez la réimpression, afin qu’elle puisse passer à la censure.
Agréez, Monsieur, etc.
Il était clair que la censure aurait enlevé tout ce que l’auteur disait à l’éloge de Louis XVI, des Bourbons, de la