conclave. J’attends, monsieur le comte, les ordres du roi. M. de Montebello, chargé de vous remettre cette dépêche, restera à votre disposition.
« Je voulais vous écrire une longue lettre, mais la dépêche que j’ai été obligé d’écrire de ma propre main et la fatigue de ces derniers jours m’ont épuisé.
« Je regrette le pape ; j’avais obtenu sa confiance. Me voilà maintenant chargé d’une grande mission, il m’est impossible de savoir quel en sera le résultat, et quelle influence elle aura sur ma destinée.
« Les conclaves durent ordinairement deux mois, ce qui me laissera toujours libre pour Pâques. Je vous parlerai bientôt à fond de tout cela.
« Imaginez-vous qu’on a trouvé ce pauvre pape, jeudi dernier, avant qu’il fût malade, écrivant son épitaphe. On a voulu le détourner de ces tristes idées : « Mais non, a-t-il dit, cela sera fini dans peu de jours. »
« Je lis vos journaux. Ils me font souvent de la peine. Je vois dans le Globe que M. le comte Portalis est, selon ce journal, mon ennemi déclaré. Pourquoi ? Est-ce que je demande sa place ? Il se donne trop de peine ; je ne pense point à lui. Je lui souhaite toutes les prospérités possibles ; mais pourtant, s’il était vrai qu’il voulût la guerre, il me