Cette page a été validée par deux contributeurs.
398
MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE
« Paris, ce 12 août 1830.
« Monsieur le grand référendaire[1],
« J’ai l’honneur de vous envoyer copie des deux lettres que j’ai adressées, l’une à M. le président de la Chambre des pairs, l’autre à M. le ministre des finances. Vous y verrez que je renonce à ma pension de pair, et qu’en conséquence mon fondé de pouvoirs n’aura à toucher de cette pension que la somme échue au 10 août, jour où j’ai annoncé que j’ai refusé le serment.
« J’ai l’honneur d’être avec une haute, etc. »
« Paris, ce 12 août 1830.
« Monsieur le ministre de la justice[2],
« J’ai l’honneur de vous envoyer ma démission de ministre d’État.
« Je suis avec une haute considération,
« Monsieur le ministre de la justice,
« Votre très-humble et très-obéissant serviteur. »
Je restai nu comme un petit saint Jean ; mais depuis longtemps j’étais accoutumé à me nourrir du miel sauvage, et je ne craignais pas que la fille d’Hérodiade eût envie de ma tête grise.
- ↑ C’était toujours M. de Sémonville. Chateaubriand, qui ne le pouvait souffrir, disait un jour de lui à M. de Marcellus : « Souple à tous les régimes, il a passé du Sénat à la pairie héréditaire, puis déshéritée ; peu lui importent les hommes, pourvu qu’il garde ses traitements. Populus me sibilat, at mihi plaudo… » Chateaubriand et son temps, p. 387.
- ↑ M. Dupont de l’Eure.