gleterre contre la Russie, quel fruit la France recueillerait-elle de son adhésion à cette alliance ?
« L’Angleterre prêterait-elle des vaisseaux à la France ?
« La France est encore, après l’Angleterre, la première puissance maritime de l’Europe ; elle a plus de vaisseaux qu’il ne lui en faut pour détruire, s’il le fallait, les forces navales de la Russie.
« L’Angleterre nous fournirait-elle des subsides ?
« L’Angleterre n’a point d’argent ; la France en a plus qu’elle, et les Français n’ont pas besoin d’être à la solde du Parlement britannique.
« L’Angleterre nous assisterait-elle de soldats et d’armes ?
« Les armes ne manquent point à la France, encore moins les soldats.
« L’Angleterre nous assurerait-elle un accroissement de territoire insulaire ou continental ?
« Où prendrons-nous cet accroissement, si nous faisons, au profit du Grand Turc, la guerre à la Russie ? Essayerons-nous des descentes sur les côtes de la mer Baltique, de la mer Noire et du détroit de Behring ? Aurions-nous une autre espérance ? Penserions-nous à nous attacher l’Angleterre afin qu’elle accourût à notre secours si jamais nos affaires intérieures venaient à se brouiller ?
« Dieu nous garde d’une telle prévision et d’une intervention étrangère dans nos affaires domestiques ! L’Angleterre, d’ailleurs, a toujours fait bon marché des rois et de la liberté des peuples ; elle est toujours prête à sacrifier sans remords monarchie ou république à ses intérêts particuliers. Na-