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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

las[1], les Révoil[2], les Mercœur[3], etc., etc. : Castalidum

  1. Ségalas (Anaïs Ménard, dame), née à Paris, le 24 septembre 1814. Elle avait débuté à dix-sept ans par les Algériennes (1831). Vinrent ensuite les Oiseaux de passage (1836), Poésies (1844), Enfantines, poésies à ma fille (1844), la Femme (1847), Nos bons Parisiens (1865), etc. À ces recueils de poésie se vinrent ajouter de nombreux romans : les Mystères de la maison (1865) ; les Magiciennes d’aujourd’hui (1869) ; la Vie de feu (1875) ; les Mariages dangereux (1878), etc. Mme Anaïs Ségalas a de plus donné au théâtre des comédies, des vaudevilles et des drames. Elle restera surtout comme l’auteur des Enfantines ; ce recueil n’a pas eu moins de dix éditions.
  2. Colet (Louise Révoil, dame), née à Aix le 15 août 1815, morte à Paris, le 7 mars 1876. Son premier recueil, Fleurs du Midi, parut en 1836, accompagné de deux lettres bienveillantes de Chateaubriand. De 1839 à 1854, elle obtint, quatre fois, le prix de poésie à l’Académie française. De 1836 à sa mort, elle n’a cessé d’écrire en vers et en prose. La liste seule de ses ouvrages — poésies, romans, essais dramatiques, voyages, histoire, politique — déborderait le cadre de ces notes. Mme Colet, née Révoil a d’ailleurs mêlé le roman à sa vie dans de telles proportions que le mieux est de faire sur elle le silence.
  3. Élisa Mercœur, née à Nantes le 24 juin 1809. La première édition de ses Poésies, publiée en 1827, lui valut les éloges de Chateaubriand et ceux de Lamartine, qui disait : « Cette petite fille nous effacera tous tant que nous sommes ». La duchesse de Berry lui obtint une pension de 300 francs, et bientôt M. de Martignac lui en fit donner une autre de 1 200. La Révolution de Juillet lui ayant fait perdre une partie de ces modestes pensions, elle écrivit, pour vivre et faire vivre sa mère, des nouvelles en prose, qui ne purent la tirer de la misère. Elle mourut à Paris le 7 janvier 1835. Ses Œuvres complètes ont été réunies et publiées par les soins de sa mère, en trois volumes in-8o (1843). — En 1827, Élisa Mercœur avait adressé à Chateaubriand une pièce de vers, où elle lui disait :

    Mais toi, chantre sublime, à la voix immortelle,
    Demain, si tu l’entends, la mienne qui t’appelle
    Aura des sons plus purs que ses chants d’aujourd’hui.
      Ainsi l’on voit le faible lierre
      Mourir lorsqu’il est sans appui :
    Si le chêne lui prête un rameau tutélaire
    Il s’attache, il s’élance, il s’élève avec lui