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Page:Chateaubriand - Oeuvres de Lucile de.djvu/13

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lucile de chateaubriand

réfrénées par le terrible M. de Chateaubriand. « L’élégance de ses manières, l’allure vive de son humeur, a dit l’écrivain de sa mère, contrastaient avec la rigidité et le calme de mon père. Aimant la société autant qu’il aimait la solitude, aussi pétulante et animée qu’il était immobile et froid, elle n’avait pas un goût qui ne fut opposé à son mari. La contrariété qu’elle éprouva la rendit mélancolique, de légère et gaie qu’elle était. Obligée de se taire quant elle eût voulu parler, elle s’en dédommagea par une espèce de tristesse bruyante entrecoupée de soupirs qui interrompaient seuls la tristesse muette de mon père. Pour la piété, ma mère était un ange. »

Leurs quatre premiers enfants moururent d’un épanchement au cerveau.

M. de Chateaubriand avait acheté la terre de Combourg, près de Dol, où se trouvait un château datant du xie siècle et qui avait jadis appartenu à sa famille. Il y vivait le plus souvent, tandis que le fils aîné était au collège de Saint-Brieuc, et les quatre filles ainsi que le dernier-né avec leur mère à Saint-Malo[1].

  1. Les Chateaubriand occupaient alors le premier étage de la maison de M. White de Boisglé, place Saint-Vincent.