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Page:Chateaubriand - Oeuvres de Lucile de.djvu/35

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lucile de chateaubriand

Ils restèrent quelque temps en Bretagne, puis vinrent s’établir à Paris, en 1787. Mme de Farcy prit cette résolution la première. Elle détermina Lucile à la suivre ; Lucile, à son tour, vainquit les répugnances de son frère : ils prirent tous trois la route de Paris, douce association des trois plus jeunes oiseaux de la couvée. « Julie, écrit Chateaubriand, avait la province en détestation ; l’instinct du génie et de la beauté poussait Lucile sur un plus grand théâtre. » Le jeune frère et les deux sœurs se logèrent dans les pavillons de Saint-Lazare, au haut du faubourg Saint-Denis.

Ils menaient la vie de société, si charmante à cette époque. Un jour, malgré la timidité de la comtesse Lucile, on parvint, à l’aide d’un peu de vin de champagne, à lui faire jouer un rôle dans une petite pièce, à l’occasion de la fête de M. de Malesherbes ; elle se montra si touchante que le bon et vieux grand homme en avait la tête tournée.

Puis vers la fin de 1788, la famille retourna en Bretagne pour les états, dont le chevalier était membre. Mme Lucile et Mme de Farcy voulurent bientôt revenir à Paris, mais Mme de Farcy fut malade, ce qui retarda leur départ.

Il est probable que vers cette époque le jeune sous-lieutenant devait mener une vie assez libre ; sans doute faisait-il des dettes ; et le ton de sa conversa-