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Page:Chateaubriand - Oeuvres de Lucile de.djvu/36

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œuvres de lucile de chateaubriand

tion n’était pas celui d’une nonne, si nous en jugeons par les lettres qu’il écrivait à son ami le chevalier de Châtenet.

Il lui dit au printemps de 1789, sur un ton de plaisanterie : « J’ai rempli tous mes engagements auprès de ma sœur ; la déclaration est faite. Elle t’attend de pied ferme pour continuer le roman ; je n’aurai pas mis autant d’esprit que toi dans les aveux, mais je lui ai fait ton portrait et cela doit te suffire ; comme le dénouement te regarde, je t’invite à faire au plus tôt connaissance avec elle… »

Et encore ceci, dont certaines personnes ont affecté de se scandaliser, comme si un officier de 20 ans, plaisantant un ami de garnison, était tenu de peser ses mots et de parler comme une jeune fille : « Je te promets de rendre fidèlement à la comtesse Lucile tout ce que tu me diras de lui dire. Sur le tableau que je lui ai fait de toi, elle désire bien te connaître. Ménage-la, si tu la séduis, mon cher Châtenet : songe que c’est une vierge. »

Chateaubriand et ses sœurs ne revinrent à Paris qu’à la fin de juin ou dans les premiers jours de