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Page:Chateaubriand - Oeuvres de Lucile de.djvu/38

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œuvres de lucile de chateaubriand

de l’hôtel m’accablèrent de reproches. Les massacreurs, qu’on poursuivait, n’eurent pas le temps d’envahir la maison et s’éloignèrent. Ces têtes, et d’autres que je rencontrai bientôt après, changèrent mes dispositions politiques ; j’eus horreur des festins de cannibales, et l’idée de quitter la France pour quelque pays lointain germa dans mon esprit. »

Chateaubriand demeura cependant à Paris avec ses sœurs jusqu’au mois de janvier 1791. À ce moment, il partit pour l’Amérique, passant par Combourg, où il fit ses adieux à sa mère.

À son retour d’Amérique, au début de 1792, Chateaubriand fut entrepris par ses sœurs, alors en Bretagne, qui voulaient lui faire épouser Mlle de Lavigne, grande amie de Lucile. Il se laissa faire. « Lucile, dit-il, aimait Mlle de Lavigne, et voyait dans ce mariage l’indépendance de ma fortune. »

Cette union donna lieu dès les premiers jours à des incidents ; un vieil oncle de Mlle de Lavigne fit un procès en nullité de mariage. Mme de Chateaubriand se retira dans un couvent, où Lucile s’enferma avec elle. Enfin le jugement, qui fut favorable au jeune couple, délivra les deux amies.