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VIE DE RANCÉ

d’entrer dans ces transactions générales, Rancé était forcé de survenir dans les accidents domestiques : il administrait ses premiers solitaires, qui mouraient d’abord presque tous. Dom Placide était étendu sur sa dernière couche, Rancé lui demanda où il voulait aller ? — « Au-devant des bienheureux, » répondit-il.

Dom Bernard fut administré. À peine eut-il reçu le corps de Notre-Seigneur qu’il eut un pressant besoin de cracher : il se retint, et mourut étouffé par le pain des anges.

Claude Cordon, docteur de Sorbonne, reçut en arrivant le nom d’Arsène, nom devenu fameux dans les nouvelles légendes. Arsène, après sa mort, apparut dans une gloire à dom Paul Ferrand, et lui dit : « Si vous saviez ce que c’est que de converser avec les saints ! » Puis il disparut.

L’abbaye de Dorval se voulut réformer. L’abbé de Dorval convint d’une entrevue avec Rancé : Rancé partit ; il rencontra l’abbé de Dorval à Châtillon, lieu triste, où les espérances ne se réalisent pas. De là il se rendit à Commercy, où il revit le cardinal de Retz ; il le détourna de la pensée apparente qu’il avait de se renfermer à la Trappe : « Le saint homme, dit Le Nain, eut de bonnes raisons pour ne pas le lui conseiller. »