Page:Chateaubriand - Vie de Rancé, 2è édition, 1844.djvu/194

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
178
VIE DE RANCÉ

excepté celle de jansénisme. On a une lettre de lui, adressée en 1676 à M. de Brancas ; elle s’exprime ainsi :

« Je vous dis, en parlant de M. Arnauld et de ces messieurs, que le pape était content d’eux, et qu’il avait reçu leur signature en la manière qu’ils l’avaient donnée ; vous me répondîtes, ce que déjà des personnes de piété m’avaient donné comme une chose constante, qu’ils l’avaient surpris, et que le pape avait fait comme ceux qui mettent la main devant leurs yeux, et font semblant de ne pas voir. Cependant monsieur, il m’est tombé entre les mains, depuis quelques jours, l’arrêt qui a été donné contre M. l’évêque d’Angers, qui porte expressément que le pape, avec beaucoup de prudence, a voulu recevoir la signature de quelques particuliers avec une explication plus étendue pour les mettre à couvert de leurs scrupules et des peines portées par les constitutions. Tellement, monsieur, que non seulement il n’a pas fait semblant de ne pas voir qu’ils aient signé avec explication mais même il l’a prouvé et s’en est contenté. Je suis bien heureux monsieur, de n’avoir jugé personne. Où en serais-je réduit si j’avais condamné des gens que le pape reçoit