L’Anacréon grec parut sous la protection du cardinal de Richelieu ; Chardon de La Rochette a fourni la traduction de l’épître dédicatoire. On la pourrait faire plus précise, non plus exacte. Il est curieux d’entendre celui qui devait dédaigner le monde parler à celui qui n’aspirait qu’à en devenir le maître : l’ambition est de toutes les âmes ; elle mène les petites, les grandes la mènent.
L’épître ouvre par ces mots :
« Au grand Armand-Jean, cardinal de Richelieu Armand-Jean Le Bouthillier, abbé,
» Salut et longue prospérité. Ayant appris de bonne heure à me pénétrer des sentiments de reconnaissance, etc.
» La langue grecque est aussi la langue des saintes Écritures, etc.
» J’ai donné à l’étude de cette langue les mêmes soins qu’à celle des Romains, etc.
» Me dévouant tout entier au service de votre Éminence… »
C’est une des immortalités contradictoires de Richelieu d’avoir eu pour panégyristes Rancé, scoliaste d’Anacréon, et Corneille, qui devint à son tour pénitent : les Horaces sont dédiés au persécuteur du Cid.