lettres de là, s’abîmer sans retour : les amitiés succèdent aux amitiés, les amours aux amours.
L’illustre vieillard, s’enfonçant dans ses années, cesse d’être en rapport, excepté par la gloire, avec les générations qui s’élèvent ; il leur parle encore désert de Ferney, mais il n’a plus que sa voix au milieu d’elles ; qu’il y a loin des vers au fils unique de Louis XIV :
Noble sang du plus grand des rois,
Son amour et notre espérance, etc.,
aux stances à madame Lullin, et non pas madame Du Deffant :
Eh quoi ! vous êtes étonnée
Qu’au bout de quatre-vingt hivers
Ma muse, faible et surannée,
Puisse encor fredonner des vers !
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Quelquefois un peu de verdure
Rit sous les glaçons de nos champs ;
Elle console la nature,
Mais elle sèche en peu de temps !
Le roi de Prusse, l’impératrice de Russie, toutes les grandeurs, toutes les célébrités de la terre reçoivent à genoux, comme un brevet d’immortalité, quelques mots de l’écrivain qui vit mourir Louis XIV, tomber Louis XV et régner Louis XVI, et qui, placé entre le grand roi et le