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LIVRE PREMIER

j’avais fait une faute de cette nature, j’aurais subi les peines que la reine m’aurait imposées ; je ne me serais jamais montrée dans le monde et vous en aurais demandé pardon. Je vous supplie de croire que je ne manquerai jamais au respect que je vous dois et à l’opinion que j’ai de la vertu et du mérite de madame de Longueville. »

La princesse répondit : « Madame, je crois très-volontiers à l’assurance que vous me donnez de n’avoir nulle part à la méchanceté que l’on a publiée ; je défère trop au commandement que la reine m’en a fait. »

« Madame de Monbazon prononça le billet, dit madame de Motteville, de la manière du monde la plus fière et la plus haute, faisant une mine qui semblait dire : « Je me moque de ce que je dis. »

Les deux dames se retrouvèrent dans le jardin de Renard, au bout du jardin des Tuileries ; madame de Longueville déclara qu’elle n’accepterait point la collation si sa rivale demeurait ; madame de Montbazon refusa de s’en aller. Le lendemain madame de Montbazon reçut un ordre du roi de se retirer dans une de ses maisons de campagne.