Page:Chateaubriand - Voyage en Italie, édition 1921.djvu/97

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roseaux, d’oliviers et de cyprès. La colline occidentale du vallon, figurant la chaîne de l’Olympe, est décorée par la masse du Palais, de la Bibliothèque, des Hospices, des temples d’Hercule et de Jupiter, et par les longues arcades festonnées de lierre qui portaient ces édifices. Une colline parallèle, mais moins haute, borde la vallée à l’orient ; derrière cette colline s’élèvent en amphithéâtre les montagnes de Tivoli, qui devaient représenter l’ Ossa.

Dans un champ d’oliviers, un coin du mur de la villa de Brutus fait le pendant des débris de la villa de César. La liberté dort en paix avec le despotisme : le poignard de l’une et la hache de l’autre ne sont plus que des fers rouillés ensevelis sous les mêmes décombres.

De l’immense bâtiment qui, selon la tradition, était consacré à recevoir les étrangers, on parvient, en traversant des salles ouvertes de toutes parts, à l’emplacement de la Bibliothèque. Là commence un dédale de ruines entrecoupées de jeunes taillis, de bouquets de pins, de champs d’oliviers de plantations diverses qui charment les yeux et attristent le cœur.

Un fragment détaché tout à coup de la voûte de la Bibliothèque a roulé à mes pieds, comme je passais : un peu de poussière s’est élevée, quelques plantes ont été déchirées et entraînées dans sa chute.