Page:Chatelain - Beautés de la poésie anglaise, tome 1, 1860.djvu/105

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Fleurs des champs.


Nos jardins orgueilleux dédaignent la culture
De vos chastes attraits naïves fleurs des champs,
          Enfants trouvés de la nature !
Mais vous êtes pour moi des objets ravissante ;
Par vous je me retrouve aux étés du jeune âge,
Quand simple bouton d’or, paquerette sauvage,
Plus que l’or et l’argent éblouissaient mes sens.

Vous créez pour mon cœur les plus riants mensonges,
Le bleu de la montagne et le vert des rameaux,
          Vous me bercez des plus doux songes,
De la brise embaumée, et du bruit des ruisseaux,
Du chevreuil qui s’enfuit à travers la clairière,
Du soleil qui se couche au sein de la lumière,
Et du chant du ramier qui roucoule ses maux.

Il n’est pas de musique aussi douce à l’oreille
Pour moi qui vous comprend, mes fleurettes de Juin,
         Que la musique sans pareille
Que parlez à mon cœur en langage divin :
Vous ravivez pour moi les castels en ruines,
Où jeune, j’admirais vos beautés enfantines,
Quand pour moi la nature était amour sans fin !

Et même en ce moment que de douces images
Une humble violette éveille dans mon cœur,
         Que de mirifiques mirages
Reflète le lys d’eau dans son lac enchanteur !
Que de sites charmants me dit la primevère,
Que de chênes, d’ormeaux me rappelle le lierre,
Et de jaunes épis le bluet, simple fleur !

Petits boutons chéris, étoiles que la terre
A semé sans culture au début du printemps,
         Sur le plancher de notre sphère,