garni de clous jaunes et brillants comme or,
il avait une peau d’ours, noire comme charbon, et très ancienne.
Ses longs cheveux étaient tressés sur son dos ;
de la plume du corbeau ils avaient le très noir éclat.
Une couronne d’or grosse comme le bras et fort pesante
était sur sa tête, toute sertie de pierres brillantes,
de fins rubis et de diamants.
Autour de son char marchaient des molosses blancs,
vingt et plus, aussi grands qu’un bouvillon,
pour chasser le lion ou le cerf,
et le suivaient, la gueule solidement muselée
avec des colliers d’or et des anneaux enfilés autour.
Il avait cent seigneurs dans sa troupe,
armés très bien, aux cœurs rudes et forts.
Avec Arcite comme on trouve dans les histoires,
le grand Emétréus, le roi de l’Inde,
sur un destrier bai, harnaché d’acier,
couvert de drap d’or bien diapré,
venait chevauchant comme le dieu des armes, Mars.
Sa cotte d’armes était de drap de Tarse,
tissé de perles blanches et rondes et grosses.
Sa selle était d’or bruni fraîchement battu ;
un mantelet sur son épaule pendait,
ruisselant de rubis rouges qui étincelaient comme feu ;
sa chevelure crêpée tombait en boucles
et elle était jaune et avait le reflet du soleil ;
son nez était haut, ses yeux citrin brillant,
ses lèvres rondes, son teint sanguin ;
quelques rousseurs mouchétaient son visage,
de couleur entre le jaune et le presque noir ;
et comme un lion il lançait ses regards.
Vingt et cinq ans était son âge, je crois.
Sa barbe avait bien commencé à croître ;
sa voix était comme une trompe tonnante.
Sur sa tête il portait de laurier vert
une guirlande fraîche et galante à voir.
Sur sa main il portait pour son déduit
un aigle apprivoisé, blanc comme un lis.
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