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ble, disposé selon l’ordre des livres et des chapitres). Francfort-sur-l’Oder, 1690, in-fol.

AARON de RAGUSE, rabbin du 17e, siècle est auteur de Remarques sur le Pentateuque, et sur plusieurs livres de l’Écriture Sainte ; elles ont été publiées en hébreu, sous le titre de Barbed’ Aaron, Venise, 1657, in-fol. Le père Le Long dit que ce rabbin est mort avant 1656.

AARSCHOT (duc d’), d’une illustre famille de Brabant, obtint en 1556 un commandement dans l’armée de Philippe II roi d’Espagne, et eut dans la suite la direction de la guerre des Pays-Bas. Après avoir rempli les premières charges tant civiles que militaires, il fut député en 1588 à la diète de l’Empire, où il resta quelques années. De retour en Hollande, il ne put supporter les désagrémens qu’il y éprouvait, et il se retira à Venise, où il mourut en 1595.

AARSSEN (Corneille Van), né à Anvers en 1543, d’une ancienne famille du Brabant fut successivement secrétaire de Bruxelles en 1574, pensionnaire en 1584, et enfin greffier des états généraux de Hollande. Il conserva cette charge pendant quarante ans, et fut obligé d’y renoncer en 1623, à cause de sa vieillesse et des troubles qui agitaient alors la Hollande. Il mourut peu après. L’histoire lui reprochera toujours sa perfidie envers le courageux Olden-Barnevelt.

AARSSEN (François Van), fils du précédent, naquit à La Haye en 1572, et fut mis par son père sous la direction de Duplessis-Mornai, attaché alors à la fortune du prince d’Orange, Guillaume Ier. Il aurait bien fait d’apprendre à cette école que la franchise et la loyauté doi-

vent constamment s’allier, dans un négociateur, à la sagacité et aux lumières ; mais s’il se distingua par les dernières de ces qualités, on peut regretter qu’il n’ait pas été également doué des autres. Il se montra dangereux, autant qu’habile dans le maniement des affaires, et la part qu’il eut au meurtre judiciaire de Barnevelt, a imprimé à son nom une tache ineffaçable. Nommé en 1599 résident à la cour de France, le jeune Aarssen concourut honorablement aux longues et difficiles négociations de la trêve de 12 ans, conclue entre les États-Généraux et l’Espagne, sous la garantie de la France, en 1609. Il eut ensuite une mission à Venise, après laquelle il vint en France avec le titre d’ambassadeur. Louis XIII le créa chevalier ; il jouit de beaucoup de crédit auprès de ce monarque ; le célèbre Jeannin n’aimait pas moins à lui rendre justice. La disgrace l’atteignit cependant, et il fut rappelé en 1615. On lui attribua en Hollande quelques écrits incendiaires, qui excitèrent des réclamations de la part de la France ; et il acheva de se démasquer dans le fameux procès du grand-pensionnaire. La funeste catastrophe de Barnevelt rendit Aarssen un objet de haine et d’exécration pour tous les partisans de cette illustre victime. Cependant il remplit encore deux ambassades importantes en France et en Angleterre ; cette dernière eut pour but le mariage de Guillaume, fils du prince d’Orange, avec la fille de Charles Ier ; il mourut en 1641, laissant avec un revenu de 100,000 liv. une renommée plus qu’équivoque. Aarssen fut rampant et ambitieux. On lui reproche d’avoir vendu sa plu-