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me à Maurice. Lemière a bien saisi le caractère d’Aarssen dans sa tragédie de Barnevelt. On assure que le cardinal de Richelieu disait n’avoir connu de son temps que trois grands politiques, Oxenstiern, chancelier de Suède ; Viscardi, chancelier du Montferrat ; et François d’Aarssen. Il est auteur d’un Voyage d’Espagne, historique et politique, fait en l’an 1655, publié par de Sercy, Paris, 1666, in-4o . — Son fils Corneille Aarssen, né en 1602, commandant de Nimègue et colonel d’un régiment de cavalerie, passait pour le plus riche particulier de la Hollande, et mourut en 1662. — Son petit-fils, qui portait également le nom de Corneille, se rendit puissant à Surinam ; mais s’étant attiré la haine de ses soldats, il fut massacré par eux en 1688. Enfin son arrière-petit-fils, connu sous le nom de seigneur de Chastillon, mourut avec le rang de vice-amiral.

AARSSEN (François), seigneur de la Plaate, l’un des petits-fils de Aarssen (François), se noya en passant d’Angleterre en Hollande, l’an 1659, après un voyage de 8 ans en diverses contrées de l’Europe. Il a laissé Voyage d’Espagne contenant entre autres plusieurs particularités de ce royaume, trois Discours politiques sur les affaires du protecteur d’Angleterre, la reine de Suède, etc. Cologne, P. Maleteau, Hollande, Elzevier 1666, pet. in-12. Il y en a deux autres éditions, dont l’une in-4o .

AARTGEN ou AERGENS, peintre, né à Leyde en 1498, fut d’abord cardeur de laine ; mais il se mit à peindre avec un tel succès, que Franck Floris, excellent peintre d’Anvers, fit le voyage de Ley-

de exprès pour voir ses ouvrages ; étant arrivé chez lui pendant son absence, il renouvela le trait d’Apelle chez Protogènes. Il prit un charbon, et dessina sur la muraille l’évangéliste Saint Luc. Aartgen de retour s’écria que Floris seul pouvait avoir fait ce dessin, et il alla le voir aussitôt. Floris le trouvant peu avantagé de la fortune, lui proposa une pension pour améliorer son sort, s’il voulait s’établir à Anvers ; mais Aartgen refusa cette offre généreuse. Quelque temps après il eut le malheur de se noyer dans une partie de plaisir, en 1564.

AARTSBERGEN (Alexandre Van der CAPELLEN, seigneur d’), né vers la fin du 16e siècle, d’une ancienne famille équestre du comté de Zutphen (originairement française et remontant au-delà du 11e siècle), joua un rôle distingué dans l’histoire des Sept-Provinces-Unies. Wagenaar l’avait trop défavorablement jugé dans son Histoire, en le représentant comme un des principaux instrumens de l’ambition démesurée de Guillaume II, prince d’Orange. Il ne connaissait pas encore les Mémoires originaux d’Aartsbergen : après qu’il en eut eu connaissance, il rectifia ce jugement dans sa Description de la ville d’Amsterdam. Pour l’honneur de la réputation de son trisaïeul, Robert-Gaspard Van der Capellen-tot-de-Marsch a publié ses Mémoires en 1777 en 2 vol. in-8o  ; ils s’étendent depuis 1621 jusqu’en 1632, époque importante dans les annales belgiques. Aartsbergen y paraît comme un partisan éclairé de la maison stathoudérienne, mais nullement comme un vil complaisant de Guillaume II, à qui, dans plus d’une occasion, il osa