avec des forces supérieures ; mais Théodose rejettant ce conseil avec indignation : Non, dit-il, la croix ne fuira pas devant les images d’Hercule ; je ne déshonorerai point par une lâcheté sacrilege le signe de notre salut. Pour entendre cette réponse, il faut savoir que l’image d’Hercule flottoit sur les étendards d’Eugene, protecteur du paganisme, & la figure de la croix sur les enseignes de Théodose. Cet empereur ayant été fortifié la nuit par un songe, engagea une nouvelle bataille le lendemain. Eugene voyant de loin défiler les premiers rangs de l’armée de son ennemi, fait sonner l’alarme. Étant monté sur un petit tertre pour être témoin de la victoire, Allez, dit-il, c’est un forcené qui ne cherche qu’à mourir ; prenez-le vivant, & amenez-le ici chargé de fers.
Un moment après le comte Arbitrion, un des principaux officiers d’Eugene, l’abandonne, & se joint à Théodose avec ses troupes. L’empereur fortifié par ce secours, saute à bas de son cheval, & s’avançant à la tête de ses soldats l’épée à la main, marche seul à l’ennemi, en s’écriant : Où est le dieu de Théodose ? Tous ses bataillons effrayés du péril où il s’expose, s’empressent de le