dent de la force & de la souplesse. Lorsqu’il eut trouvé des gens capables de le seconder dans ses projets, il leur communiqua le dessein qu’il avoit formé d’enlever la couronne & la vie à l’empereur. Dès-lors Diogene & ses partisans garderent si peu de ménagemens, que plusieurs personnes s’en apperçurent, & que l’empereur en fut informé. Il manda les complices, & sans leur parler de la conjuration, il se contenta de les exhorter à être fideles au roi & à la patrie. Diogene ne se laissa point toucher par ces traits de bonté qui lui faisoient connoître que sa perfidie étoit découverte. Loin de changer de sentiment, il ne chercha qu’à grossir le nombre des conspirateurs : il séduisit plusieurs officiers, gagna les principaux du sénat, & s’en attacha quelques-uns par les liens du serment.
Il crut alors pouvoir tout entreprendre. Il étoit de l’expédition contre Bolcan, homme ambitieux qui avoit fait révolter la Dalmatie. Dès la premiere nuit de cette guerre, il plaça sa tente auprès de celle de l’empereur. Manuel Philocas ayant soupçonné que ce n’étoit pas sans dessein, en avertit le prince, & le pria de veiller à sa sû-